Quitter l’univers professionnel des métiers du bâtiment pour aborder celui de l’art. Garder son savoir, ses gestes et sa science des matériaux mais se permettre ce qui, avant, était interdit : l’erreur volontaire ou involontaire, la brèche dans la contrainte, l’essai et le hasard. Tordre et ployer, souder et amalgamer, la tensions et l’élasticité, outil froid et artiste sensible, circuit court et impact environnemental limité au maximum, recyclage de rebuts trouvés proche de son atelier, déchets de marbreries ou de chantiers. Faire avec la rouille qui mord le métal et la vie qui bouffe le bois, qui le gonfle, le creuse et le patine. Anselme Sennelier travaille à partir de matériaux naturels ou issus de l’ingénierie industrielle et expérimente avec, cherchant à en capter les points de rupture et les qualités cachées, à sculpter avec l’aide des limites plastiques de la matière. Au bout du compte, modeler ses œuvres à partir d’interventions mécaniques nouvelles et nées d’audaces, ou calculées et issues de son passé professionnel, et les mener vers une destination différente : étendre ses limites, acquises à la sueur de son front et à la douleur de son corps, être rentable pour lui-même – cimenter dans le cœur de l’objet qu’il façonne l’énergie de ses idées.